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Nicole de Grandmont : Pour une pédagogie ludique ...

Nicole de Grandmont se présente comme orthopédagogue.
Pour mémoire (et en reprenant Wikipédia) : L'orthopédagogie est la science de l'évaluation et de l'intervention auprès des personnes qui, à cause de leurs incapacités, ont des problèmes d'apprentissage et d'intégration.
L'orthopédagogie est aussi définie par l'ensemble des méthodes et procédés d'enseignement qui visent à permettre aux enfants, aux adolescents et aux adultes aux prises avec des difficultés ou des troubles d'apprentissage, de pallier ces entraves et de développer au mieux leurs potentialités.
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Le rôle de l'orthopédagogue consiste à prévenir, identifier et corriger les troubles d'apprentissage scolaire chez les enfants et les adolescents. Le jeu est apparu à cette auteur comme un outil effcace d'y parvenir.

Dans son ouvrage "Pédagogie du jeu: : Jouer pour apprendre" chez  De Boeck Supérieur, 1999 ISBN 2-8041-2557-2, l'auteure s'interroge sur le sens du jeu, ses rites, ses lois et ses utilisations. Selon la prière d'insérer : L'ouvrage aborde les origines et l'évolution du jeu au cours de l'histoire, la place qu'il peut prendre dans l'éducation; il éclaire le lecteur sur les distinctions à faire entre jeu ludique, jeu éducatif et jeu pédagogique.

N. de Grandmont repère en effet trois types de jeux.

Le jeu ludique :  Il s'agit d'une activité libre et gratuite, essentielle au plaisir, née de l’étincelle du moment
N. de Grandmont insiste sur le fait que ce type de jeu, qui fait appel à la pensée divergente (le joueur trouve de mulitples solutions toutes personnelles), est absolument nécessaire au développement de tout individu.

Le jeu ludique est donc premier dans l'histoire individuelle. Il n'est pas fait pour apprendre, mais il est pourtant fondamental pour explorer, expérimenter. Le jeu ludique trouve naturellement sa place à l'école maternelle, la question pour l'adulte référent étant de savoir quels jeux choisir et comment et quand les mettre en circulation.

Le jeu éducatif : C'est un élément déclencheur d’un apprentissage. On peut le comparer aux situations a-didactiques (donc avant la phase de dévolution) des socio-constructivistes. Quoique
distrayant, sans contrainte perceptible, (on cache l’aspect éducatif de l’activité) il est  axé sur les apprentissages, d’ordre intellectuel, affectif et psychomoteur, qu'il doit favoriser.
Si je comprends bien la pensée de l'auteure, le jeu éducatif resterait du jeu pur, anticipatrice d'une mission de culturation. Le retour sur la connaissance sinon acquise du moins abordée, sur son institutionnalisation, voire les étayages  nécessaires  ne sont pas précisés par N. de Grandmont, pour laquelle la "pédagogie ludique" se veut une pédagogie de l'indirect et de la non intervention.

Le jeu pédagogique :  Peut être compris comme un phase de réinvestissement ou de stabilisation des connaissances. Il s'agit clairement d'un dispositif où le plaisir intrinsèque (le jeu pour le jeu) est presque absent ou rapidement orienté vers des formes de réussite qu’on peut nommer performances. En quelque sorte, on attend du joueur l'appel à des démarches expertes.
Le jeu pédagogique reste plaisant car il y a du plaisir à se dépasser, à vérifier ses connaissances, à performer, à compétitionner, mais dans le jeu ludique, ce plaisir est d’une toute autre nature. Dans le jeu pédagogique, le plaisir correspond à une équation bien spécifique : travail égal plaisir.

Les propositions  de N. de Grandmont peuvent sembler très éloignées de la réalité pédagique moyenne française, mais elles obligent à reposer la question des moyens mis en œuvre par l'enseignant dans un but de réussite pour le plus grand nombre.

A sa suite, on peut se préoccuper de l’utilité des jeux et des jeux mathématiques.

Le jeu participe de la construction de la personnalité de l’élève : Le jeu aide l’enfant à construire un rapport sain aux autres, qui lui doit lui permettre autant de s'affirmer que d'écouter le point de vue de l'autre.
On rapprochera sette caractéristique de la problématique de l'argumentation : parmi ses pairs, un matheux expose et défend un point de vue, quitte à la modifier, s'il se trompe.

Le jeu renforce la motivation et l'endurance. On sait bien que pour l'enfant, le jeu est un travail. L'enfant est capable de déployer une énergie considérable pour gagner. N. de Grandmont pense qu'il est possible de conserver cette  capacité en faisant évoluer la nature du jeu tout au long de l'évolution de l'enfant. On notera simplement que l'activité mathématique suppose un retrait du monde -ce qui se passe naturellement quand l'enfant joue- et une certaine abnégation, l'acceptation de l'effort.